Logistique urbaine : les villes face aux achats en ligne et aux livraisons

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Créé le 06.11.2025

La multiplication des trajets de camionnettes entraîne des conflits d'usage dans l'espace public urbain (Photo : QIMBY)

Pratiques et bon marché, les achats en ligne sont devenus indissociables de notre quotidien. Mais ils ne sont pas sans conséquences : l'augmentation des trajets de livraison, due à la fragmentation des chaînes d'approvisionnement et aux retours, et les arrêts en double file engendrent des embouteillages, une hausse des émissions de CO₂ et des conflits d'usage de l'espace public. Comment les villes font-elles face à ces défis ?

Une étude de la Métropole Grand Lyon et du Bureau Mobil'Homme s'est penchée sur les liens entre les comportements d'achat et la logistique urbaine. Elle a identifié trois grands leviers d'action : sensibiliser davantage la population à l'impact de ses comportements de consommation, aider les commerçants locaux à passer à des canaux de distribution durables et fluidifier le «dernier kilomètre» grâce à des points de collecte ou à de nouvelles formes de logistique.

La logistique urbaine était également au centre de la 20e journée bernoise des transports du 22 août 2025. La ville de Berne s'attaque aux défis posés par les envois plus petits et plus fréquents et par le manque de surfaces logistiques en organisant régulièrement des «tables rondes sur le transport de marchandises». La ville réunit autour d'une table les commerçants, le secteur de la logistique, l'administration, la politique et les habitants afin d'identifier les champs d'action et de mettre en place des projets. La concertation, la compréhension des différents besoins mais aussi le courage et la curiosité vis-à-vis de solutions innovantes sont des facteurs de réussite importants. Les nouvelles technologies telles que l'électrification, la numérisation et les véhicules autonomes sont en outre porteuses d'opportunités plus durables.

Un coup d'œil à Hambourg montre néanmoins que la technologie à elle seule ne résout pas tous les problèmes. Le projet pilote «Smarte Liefer- und Ladeschonen (SmaLa)», proposant 20 places de stationnement réservables en ligne, n'a induit qu'une faible amélioration des flux de circulation et des émissions, et son effet a été fortement influencé par les conditions locales. La durée moyenne de réservation était de 46 minutes, avec une majorité de réservations spontanées. De plus, il y a eu beaucoup d'erreurs de réservation, notamment de la part d'artisans. Malgré cela, le système a reçu un accueil favorable. Conclusion : la création de places de stationnement pour les livraisons constitue un élément essentiel des concepts de logistique urbaine durable. Le facteur décisif n'est pas forcément la composante «intelligente», mais l'existence de zones de chargement en nombre suffisant, des emplacements bien choisis et une bonne visibilité sur leur disponibilité en temps réel.

Cargo sous terrain (CST) explore également les solutions de logistique urbaine : si le réseau logistique souterrain initialement prévu est considéré comme techniquement réalisable, les conditions politiques et juridiques ne sont pas encore réunies. L'objectif reste toutefois inchangé : promouvoir à long terme une distribution des marchandises respectueuse de l'environnement en Suisse.