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Le vélo: un atout pour la police de proximité

Créé le 04.05.2009
Modifié le 10.12.2015

Profil & données-clés

tags/mots-clés attribués

  • Communes
  • Vélo
  • Affaires

Coûts d'exploitation annuels

  • faibles (jusqu'à Fr. 5'000.-)
0 5'000 20'000
  • faibles (jusqu'à Fr. 5'000.-)

Coûts d'investissement

  • faible (jusqu'à Fr. 10'000.-)
  • moyens (jusqu'à Fr. 50'000.-)
0 10'000 50'000
  • faible (jusqu'à Fr. 10'000.-)
  • moyens (jusqu'à Fr. 50'000.-)

Type de territoire

  • Centre / Ville
  • Agglomération
  • Rural / Village

Taille de la commune

  • < 5'000 habitants
  • 5'000 - 10'000 habitants
  • 10'000 - 20'000 habitants
  • > 20'000 habitants

La police à vélo existait avant même que la voiture fasse son apparition. Délaissée au profit de cette dernière et des scooters, les responsables ont compris que le vélo était en fait un atout complétant avantageusement les différents modes de déplacements de la police. Il peut s’agir d’une brigade de professionnels, circulant uniquement sur un vélo tout au long de l’année, ou d’agents formés l’utilisant selon le contexte ou l’envie. Les cyclistes se chargent de missions adaptées qui permettent une action plus appropriée et donne ainsi de meilleurs résultats qu’à pied ou avec un véhicule à moteur. Non polluante et peu coûteuse, cette police de proximité est appréciée des citoyens.

L’exemple de la Police de l’Ouest lausannois

La police de l’Ouest lausannois a pour périmètre les huit communes de ce même district, soit Bussigny, Chavannes-près-Renens, Crissier, Ecublens, Prilly, Renens, St-Sulpice et Villars-Ste-Croix. Elle compte 100 policiers affectés aux Unités d'Intervention (Police Secours) et aux Unités Territoriales (Police Proximité). Suite à la demande du personnel, en juin 2009, près d’une dizaine de vélos et l’équipement nécessaire ont été mis à disposition des agents désireux de faire des patrouilles à vélo. Il n’existe pas de «brigade vélo» à proprement parler, mais cela concerne 20 agents dans différentes unités, soit 8 agents dans la police de proximité et 12 agents répartis dans 6 unités d’intervention.

Les agents désirant patrouiller à vélo ont suivi la formation de base de Bike Police. La satisfaction du personnel concerné a été immédiate, de même que pour la population qui apprécie de voir les policiers patrouillant à vélo. En effet les policiers approuvent cette pratique du fait de ses nombreux avantages (voir le chapitre « Effets ») et tout particulièrement du fait de pratiquer une activité sportive et d’avoir une proximité différente avec la population. Dans le cadre des missions confiées, les policiers choisissent de patrouiller à vélo en fonction des besoins.

L’exemple de la Police de l’Est lausannois

Dans ce cas, il s’agit également d’une police intercommunale, composée de 38 personnes, couvrant Pully, Paudex, Savigny et Belmont. Un agent a proposé d’utiliser un vélo auprès de ses supérieurs. L’Etat-major, déjà intéressé par cette idée, a discuté avec les collaborateurs pour connaître leur intérêt. Rencontrant plusieurs avis enthousiastes, une étude a été faite pour la création d’une unité cycliste. En 2006, la Municipalité a ainsi accordé un crédit pour l’achat de 4 vélos.

Un responsable technique est chargé de l’entretien des vélos. Le vélo est utilisé par des volontaires dans le cadre du service, comme un autre policier le ferait avec une voiture ou une moto. La grosse saison s’étend de mai à fin octobre, durant les heures diurnes. Ils se déplacent seuls ou par équipe de deux, principalement au bord du lac, dans les parcs, à la sortie des écoles ou dans les lieux  jugés comme problématiques. Il arrive également qu’un agent soit déposé en fourgonnette dans une commune en hauteur pour y patrouiller et redescende en deux-roues.

Chacun est formé durant une journée par le responsable et suit également les cours de Bike Police (voir le chapitre « Démarche »). Par contre, les agents ne sont pas détachés de manière permanente de leur brigade. Ils utilisent un autre moyen de locomotion le reste du temps. La police de l’Est lausannois est enchantée par la création de cette unité et les résultats sont très positifs.    

Plusieurs communes suisses disposent également d’une police à vélo, par exemple Morges, Bienne, Bâle, Zurich, etc..

Description

Contexte

Notre société manque de confiance et se plaint de nombreux petits délits. Plusieurs lieux ou quartiers subissent des détériorations à répétition, des jeunes se retrouvent sur des places et manquent de surveillance (par exemple des skateparks). De plus, la population connaît un sentiment d’insécurité et demande davantage de visibilité de la police. Une enquête de la police scientifique et de criminologie de l’Université de Lausanne a montré que plus de 47 % des sondés accordent une très grande importance à la présence de patrouilles en uniforme se déplaçant à pied (le vélo pouvant être inclus dans le même ordre d’idée).

La police doit tenir compte de l’évolution de l’environnement urbain et des enjeux liés à la mobilité. Certaines missions s’avèrent en effet difficilement réalisables à pied ou en scooter. Le trafic dense des centres villes et les embouteillages empêchent de se déplacer aisément en voiture. Sans oublier que de nombreuses communes ont mis en place un Agenda 21. Le vélo semble être une alternative idéale qui permet de répondre à ces différents problèmes et de remplir des missions spécifiques, tout en suivant les principes du développement durable.

Offre

La police à vélo offre un compromis intéressant et permet de compléter avantageusement les différents modes de déplacement à disposition (voitures, motos, scooters, à pied). Elle accroît ainsi son efficacité :

  • Renforce et enrichit la police de proximité
  • Rapproche les institutions des citoyens et des touristes grâce à des contacts permanents
  • Diffuse une présence visible, rassurante et conviviale, contribuant à augmenter le sentiment de sécurité de la population et inspirant un sentiment de confiance.
  • Permet des déplacements discrets (rapides et silencieux), ce qui engendre un effet de surprise selon la mission donnée.
  • Est très mobile et peut circuler dans des zones non atteignables avec d’autres véhicules (parcs, forêts, ruelles et même les escaliers), ainsi que dans la foule. Elle est plus adaptée pour assurer un service d'ordre de qualité et encadrer des manifestations sportives ou festives. Lors de cortèges, les policiers servent d’ouverture et de fermeture et peuvent évoluer à travers avec plus de souplesse et de rapidité. Elle est également plus appropriée dans les quartiers résidentiels et les zones 30km/h.
  • Permet de couvrir un espace cinq fois plus grand qu’un policier à pied(en moyenne 30 km par jour contre 6).
  • Est avantagée par rapport aux auteurs des délits circulant à pied
  • Donne une image positive de la police, moderne, dynamique et écologique
  • Permet de promouvoir le vélo et sert de modèle (matériel à avoir, comportement à adopter)

Selon les besoins, une police à vélo peut être professionnelle ou non. Dans le premier cas, il s’agit d’une brigade cycliste qui se déplace uniquement à vélo, tout au long de l’année. Il peut y avoir un ou plusieurs groupes composés d’un nombre défini d’agents cyclistes (deux ou trois) qui patrouillent selon leur mission. La deuxième alternative, la plus fréquente, consiste à former une partie des policiers à l’usage du vélo. Un certain nombre d’engins sont à disposition et les agents les utilisent en fonction des besoins et de la météo. Il est également possible de patrouiller en civil si des vélos sans distinction sont disponibles.

Tout comme pour les policiers à pied, les missions sont adaptées au moyen de locomotion. Leur objectif n’est pas de se rendre rapidement sur le lieu d’un délit (à moins que celui-ci soit à proximité). Les vélos ne remplacent pas les patrouilles motorisées, mais les complètent. Ces dernières sont par exemple appelées pour transporter les délinquants après une arrestation.

Les policiers à vélos connaissent le quotidien de tous cyclistes et peuvent également servir de relais pour suggérer des améliorations lorsque la route s’avère dangereuse ou pas adaptée.

Expérience

Les résultats des polices à vélos sont très positifs et l’exécution de plusieurs tâches est améliorée. Les délais d’intervention durent moins de 5 minutes. Grâce à son effet dissuasif, plusieurs délits diminuent. Pully, par exemple, observe des résultats positifs dans la lutte contre les stupéfiants et les déjections canines. Il est important de noter que la présence policière en général engendre ces phénomènes, mais qu’une police à vélo se déplace plus rapidement qu’à pied, ce qui donne l’impression de les voir partout ! Elle est également plus abordable qu'en voiture, ce qui permet un contact plus direct et plus proche du citoyen. De plus, avec leur image dynamique et conviviale, ces patrouilles sont très appréciées et mieux acceptée par la population. Les relations sont plus détendues, la discussion augmente et les passants les arrêtent parfois pour parler. Les sujets touchent autant les tâches policières que d’autres domaines, comme le vélo. La sensibilisation et l’information sont ainsi plus faciles et efficaces.

En ce qui concerne la pratique du vélo, contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle ne pose pas de problème dans des espaces à fort dénivellement. Les agents adaptent leur parcours au besoin. De plus, à force d’entraînement, leur condition physique s’améliore au cours des semaines. Sans oublier que les policiers cyclistes sont moins souvent malades et en meilleure forme. En hiver, le froid est le même que pour un motard. L’équipement est donc adapté et les sorties sont plus courtes. S’il neige et que les conditions sont dangereuses, les agents se déplacent à pied. L’hiver peut également servir à rattraper les heures supplémentaires.  

Dans les deux exemples décrits dans ce dossier, les responsables des patrouilles à vélo sont très satisfaits de ce moyen de locomotion.

Effets

Environnement et énergie

L’usage du vélo ne demande aucune énergie (si ce n’est celle de l’homme) et n’engendre aucune pollution. Il est d’autant plus bénéfique s’il se substitue à l’utilisation d’un scooter. Tel est par exemple le cas à Pully : en 2008, le responsable de l’unité cycliste a parcouru près de 1’100 km en 8 mois, l’équivalent en CO2 a ainsi pu être économisé. De plus, le vélo n’émet aucun bruit et nécessite peu de place pour le stationner. Sans oublier que les agents cyclistes ont un effet incitatif auprès de la population et démontrent qu’il est possible de circuler à vélo en toute sécurité.

Société

Grâce à une police qui diffuse une image plus dynamique et accessible, la population se rapproche des agents. Les relations sont ainsi plus détendues, les citoyens sont plus à l’aise et la communication augmente. Les effets qui en découlent sont une meilleure prévention, plus de sensibilisation et une meilleure acceptation de la police. Le phénomène est fortement marqué auprès des jeunes. La présence plus visible des policiers permet également de renforcer le sentiment de sécurité.

Economie

Que ce soit à l’achat ou à l’usage, le vélo et son équipement nécessaire (casque, habits) sont nettement moins onéreux qu’un autre véhicule. De plus, ce coût ne dépend pas des fluctuations du prix de l’essence et l’entretien est minime.

Outils

Démarche

Les premières étapes de la mise en place d’une police à vélo peuvent prendre différentes formes selon que sa création est le résultat d’une volonté politique ou d’un désir interne.

A. Volonté politique

  1. Déposer une motion auprès de la Municipalité demandant une étude de faisabilité pour la création d’une police à vélo et le débloquement d’un crédit pour l’achat de matériel.
  2. Une commission est chargée de cette étude.

B. Volonté interne à la police

  1. La personne intéressée en parle à son supérieur.
  2. Une étude de faisabilité est mise en place.
  3. La personne responsable fait une demande de crédit auprès de la Municipalité.

Puis, dans les deux cas:

  1. Le type de police (professionnelle ou non) et le nombre d’agents ainsi que les missions, le périmètre et la période d’intervention sont définis. Une opération pilote peut être mise en place pour commencer.
  2. Des offres pour du matériel sont demandées (éventuellement se renseigner auprès de police d’autres villes). Le vélo est de préférence un VTT moderne de bonne qualité, avec un marquage «police». Les tenues sont confortables. Le haut est généralement identique à celui des autres brigades, mais il est complété par un short et des baskets adaptées. Des vêtements de pluie doivent également être prévus et un casque est indispensable. Les vélos électriques ne semblent pas optimaux à cause de l’autonomie des batteries.
  3. Un local de rangement pour les vélos doit être prévu. L’accès à une douche et des vestiaires sont nécessaires.
  4. Les postes de policiers à vélo sont mis au concours.
    Il arrive souvent qu’aucun nouvel agent soit engagé, mais que des membres du Corps soient formés pour utiliser le vélo selon les besoins ou qu’ils soient déplacés dans la brigade cycliste si celle-ci est professionnelle.
  5. Les candidats peuvent être sélectionnés selon plusieurs critères (par exemple selon la condition physique, ou les langues parlées).
  6. Les policiers sont formés.
    Une première formation devrait avoir lieu à l’interne, avec le responsable des cyclistes. Par la suite, il est recommandé de suivre une formation professionnelle comme en propose Bike Police dans le cadre des cours proposés par l’Institut Suisse de Police (ISP). Le cours de base s’étend sur deux jours. Il donne divers conseils sur l’équipement et le comportement à avoir dans le trafic urbain (techniques d'interpellation, de poursuite en cas de fuite, de protection personnelle). Il introduit aux techniques de tir spécifiques. Un examen pratique et un examen théorique viennent clore cette formation. Cet apprentissage peut être complété par un cours de perfectionnement et de maintien (prévention des accidents, échange d'expériences, réparations simples, etc.).
  7. Les horaires d’une brigade professionnelle sont établis en fonction de la saison. Par principe et pour des raisons de sécurité, elle travaille majoritairement de jour. Les heures de travail peuvent être décalées suivant la tombée de la nuit.

Financement

L’achat du matériel de base fait l’objet d’une demande de crédit supplémentaire auprès de la Municipalité. Par la suite, les besoins financiers sont estimés et demandés chaque année (entretien, achat de matériel, etc.) comme tout autre budget d’une Municipalité. Les coûts à l’usage sont minimes et concernent principalement le service des vélos.

Marketing

Une police à vélo ne fait pas l’objet d’un marketing ou de promotion spéciale. La police se présente de manière globale et les cyclistes sont placés au même titre que les autres brigades. Toutefois, pour se faire connaître et renforcer sa visibilité, des communiqués de presse annonçant sa mise en place peuvent être diffusés. De plus, lors de démonstration, les cyclistes dégagent une image plus porteuse et conviviale.

A l’interne, il n’est pas difficile de trouver des agents volontaires. Au contraire, les recruteurs doivent faire des sélections parmi les candidats.

Informations complémentaires

Autres liens :

Demandez conseil auprès des représentants de Mobilservice dans votre canton.

Responsable de l’élaboration de ce cas pratique: Kanton Waadt / Canton de Vaud

Direction générale de la mobilité et des routes
Division management des transports
Avenue de l'Université 5
1014 Lausanne
Hotline 021 316 73 73 ou

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